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Il y a quelques jours, nous fêtions le 25ème anniversaire de la Conférence mondiale sur les droits des femmes de Pékin. Une Conférence primordiale pour l’accès à l’égalité. Mais 25 ans plus tard, les associations féministes craignent un retour en arrière. Des associations et plateformes nationales féministes ont donc décidé de créer un Collectif féministe à l’occasion du Forum Génération Égalité.
« En ce début du 21ème siècle, l’égalité de fait n’existe encore nulle part. » Cette phrase issue du Manifeste(1) rédigé par le nouveau Collectif féministe pose le point de départ de leur réflexion. « Nous constituons un collectif d’information, de réflexion, d’action et de solidarité. Nous voulons faire entendre notre voix dans la continuité de notre histoire et de celle des luttes des femmes et des associations féministes. »
25 associations et plateformes nationales féministes ont décidé de se réunir pour affirmer leur unité et leur solidarité dans la défense des droits des femmes et des filles dans le monde. Parmi les associations, on peut citer la Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes (la CLEF), Osez le féminisme ! ou encore Adequations. Pour leur première réunion plénière, une trentaine de participantes étaient connectées, via leur ordinateur, afin de suivre les discussions. Si les associations sont pour l’instant principalement françaises, « le Collectif est en train de grandir et accueillera de nouveaux membres dans les mois à venir », rappelle Marie-Paule Grossetete, vice-présidente de la CLEF.
Faire face aux crises
« Nous sommes une des voix de la société civile », détaille Marie-Paule Grossetete. « Les objectifs fixés en 1995 lors la Conférence de Pékin en 1995 sont loin d’être atteints aujourd’hui. La crise sanitaire nous prouve une nouvelle fois que les femmes se retrouvent en première ligne et sont victimes de violences domestiques. On veut dénoncer ce scandale ». Lors de la présentation de ce nouveau Collectif, les associations ont tiré la sonnette d’alarme sur la régression de l’égalité entre femmes et hommes. Une régression particulièrement visible aujourd’hui « en temps de crises sanitaire, climatique et démocratique, dans un contexte de dérégulation, notamment économique, aux effets dévastateurs sur la population humaine et sur l’environnement, de montée en puissance de forces réactionnaires, anti-démocratiques et des intégrismes religieux. », peut-on lire dans le Manifeste.
Une collaboration plus étroite
L’unité entre les associations féministes n’est pas nouvelle, mais les associations ont jugé qu’il fallait aller plus loin, qu’il manquait une concertation systématique et plus étroite, notamment dans le cadre de leur participation au Forum Génération Égalité (qui se tiendra au printemps 2021). « Il y a un an et demi, deux ans, lors du G7, il y avait une structure qui était censée représenter la voix de la société civile », explique Marie-Paule Grossetete. « Mais pour nous, cela n’a pas été le cas. Cette structure était principalement portée par des ONG, qui n’étaient pas assez centrées sur la défense des droits des femmes, et nous avons estimé que nos revendications n’avaient pas été assez portées. Pour ce Forum Génération Égalité, nous avons donc souhaité créer ce nouveau Collectif féministe. »
Les objectifs de cette nouvelle collaboration sont clairs : réengager les Etats dans la lutte contre les violences faites aux femmes et atteindre enfin « l’égalité réelle entre femmes et hommes, à la fois droit humain universel et valeur primordiale » selon leur Manifeste. Lors du Forum Génération Égalité, les associations souhaitent donc installer « un dialogue permanent et ouvert avec le gouvernement français, les autorités publiques à l’échelle nationale et européenne, les organisations internationales, dont l’Organisation des Nations unies, ainsi qu’avec les autres organisations de la société civile. » Cette collaboration est aussi l’occasion de renforcer les « associations du mouvement des femmes, aujourd’hui fragilisées par les atteintes aux droits et le manque de soutiens financiers publics. ».
Chloé Cohen 50/50 magazine
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