Revue de presse féministe & internationale du 8 au 15 septembre
15 septembre 2023Mardi de la CLEF #28 : La diplomatie féministe
22 septembre 2023Revue de presse féministe & internationale du 15 au 22 septembre
FRANCE
Les limites de la politique d’égalité entre les femmes et les hommes.
Dans un rapport au titre évocateur « La politique d’égalité entre les femmes et les hommes menée par l’Etat : Des avancées limitées par rapport aux objectifs fixés » publié le 14 septembre, la Cour des Comptes pointe du doigt les manquements du gouvernement dans cette « grande cause nationale ».
La semaine dernière, l’institution a publié son tout premier rapport sur le thème de l’égalité femmes-hommes, un des premiers travaux réalisés suite à la formulation d’une « demande citoyenne » sur la nouvelle plateforme en ligne de la Cour des Comptes. La juridiction financière a salué le nombre d’initiatives du gouvernement en matière d’égalité femmes-hommes, érigée au rang de « grande cause nationale » pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron en 2017. En effet, dans un contexte de demande grandissante d’une égalité réelle, notamment motivée par l’explosion du mouvement MeToo, plusieurs temps forts ont été organisés. Des dizaines de mesures ont ainsi été présentées lors du Comité interministériel à l’égalité entre les femmes et les hommes du 8 mars 2018, du Grenelle des violences conjugales du 25 novembre 2019, du plan de lutte contre les mutilations sexuelles féminines en 2019 ou encore de la Convention interministérielle à l’égalité entre les filles et les garçons dans le système éducatif 2019-2024.
La Cour des Comptes dénonce l’absence de politique globale continue et coordonnée dans le domaine. Les nombreux documents stratégiques n’ont pas été organisés en une unique feuille de route qui aurait rendu plus simple le suivi de chaque mesure. Le rapport ajoute également que le comité interministériel biannuel qui devait assurer le suivi des mesures ne s’est jamais réuni. En outre, la Cour pointe du doigt des manquements de l’Etat à tous les niveaux de la conception et de la mise en œuvre des différents plans. Plusieurs mesures relèvent de lacunes dès leur conception, celle-ci n’étant pas « fondée(s) sur un diagnostic précis des situations et des besoins ». Le rapport regrette également que de nombreuses mesures « n’ont été assorties ni de moyens, ni de calendrier de réalisation, ni d’indicateurs de résultats, ni de cibles, ce qui rend leur évaluation impossible ». Ces erreurs de méthode et ce manque de coordination sont donc responsables d’un bilan très mitigé de la politique d’Etat en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
La Cour des Comptes relève néanmoins que les efforts du gouvernement ont été inégaux, certains sujets mobilisant plus que d’autres. Les thématiques de la lutte contre les violences conjugales et de l’égalité professionnelle sont devenues prioritaires au vu du contexte français et des demandes de l’opinion publique. Le rapport démontre ainsi que dans ces deux domaines, les mesures ont bénéficié d’un suivi plus rigoureux et d’une meilleure mise en œuvre, notamment dû au fait qu’elles ont été relayées dans tous les ministères. Des « avancées », bien que partielles, sont saluées dans la lutte contre les violences conjugales, depuis le Grenelle des violences conjugales de 2019, plus particulièrement dans la protection des victimes. Les mesures de longue durée, comme la prévention, manquent cependant d’investissement. Concernant le domaine de l’égalité professionnelle, le bilan est plus mitigé. Le rapport souligne la hausse des moyens budgétaires dans les services de l’Etat, tout en critiquant le manque de résultats de certaines mesures législatives. La Cour pointe également du doigt la difficile féminisation des postes à responsabilité dans la fonction publique.
Le nouveau plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027, annoncé le 8 mars dernier, compte une centaine de mesures structurées en quatre axes. Alors que le plan se met progressivement en œuvre, la Cour des Comptes alerte sur sa structure, qui reproduit le schéma de l’ancien plan, et recommande l’instauration d’une véritable « feuille de route mesurable et évaluable », avec des moyens, calendriers, indicateurs, résultats, cibles précis. Pour se faire, le rapport préconise l’amélioration de la collecte de données chiffrées et de cibles précises. La feuille de route devrait également faire l’objet d’un « calendrier de suivi interministériel », condition de laquelle dépend la réussite de ce nouveau plan.
Retrouvez le rapport complet : cliquez ici.
Le Monde, « Egalité femmes-hommes : la Cour des comptes pointe des « avancées limitées », dues à des « erreurs de méthodes » et l’absence de « stratégie globale » », 14 septembre 2023.
Le Figaro, « Égalité hommes-femmes : la violente charge de la Cour des comptes contre la politique de l’État », 14 septembre 2023.
Les Nouvelles News, « Grande cause, petits effets : la politique d’égalité épinglée par la Cour des comptes », 14 septembre 2023.
GAMBIE
Des dirigeants plaident pour la dépénalisation des mutilations génitales féminines.
Des dirigeants politiques et religieux demandent la dépénalisation des mutilations génitales féminines (MGF) en Gambie, alors que le pays interdit cette pratique. Reconnues comme une atteinte aux droits fondamentaux des filles et des femmes, les MGF touchent encore aujourd’hui les trois quarts des jeunes filles gambiennes.
Cette campagne alarmante en faveur de la dépénalisation de la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) est notamment portée par l’imam radical Abdoulie Fatty et le député Sulayman Saho. L’initiative a vu le jour fin août, après l’arrestation de trois femmes pour avoir mutilé huit petites filles à Niani Bakadagi, qui représente la première condamnation depuis l’entrée en vigueur de la loi interdisant cette pratique en 2015. Les femmes ont été condamnées à une amende de 15 000 dalasis (environ 217 euros), que l’imam Abdoulie Fatty a payé dans un geste symbolique pour encourager la poursuite de cette pratique. Le débat, qui fait polémique en Gambie, s’est rapidement transporté au niveau politique. Le 11 septembre, le député du Parti démocratique unifié (PDU) Sulayman Saho a proposé une motion visant à dépénaliser la mutilation génitale féminine, en s’appuyant sur le chapitre 17 de la Constitution qui protège le droit de pratiquer sa culture et sa religion. Sa proposition d’abrogation de la loi de 2015 a été accueillie par une partie des députés qui le soutiennent.
En décembre 2015, le Parlement gambien avait voté en faveur d’une modification du Women’s Act, pour inclure deux articles qui pénalisent la pratique des MGF. L’ancien président expliquait ce changement législatif par « l’absence de justification religieuse de cette pratique dans l’islam ». La loi, en qualifiant les MGF de délit, prévoit ainsi des sanctions allant jusqu’à trois ans de prison et une amende de 50 000 dalasis (environ 773 euros), pour toute personne pratiquant, sollicitant, incitant ou promouvant cette intervention. Ces nouvelles mesures, qui s’alignent avec les obligations internationales de la Gambie qui a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, ont été accueillies comme une grande étape dans l’éradication des MGF. Néanmoins, la loi reste peu appliquée dans l’ensemble du territoire, et les MGF restent pratiquées dans la clandestinité. 75% des jeunes filles entre 15 et 19 ans sont encore soumises à cette pratique selon l’UNICEF, qui classe la Gambie parmi les pays ayant le moins avancé dans l’éradication des MGF en Afrique.
La campagne en faveur de la dépénalisation des MGF a été vivement critiquée par la Commission nationale des droits de l’homme de Gambie ainsi que de nombreuses organisations de la société civile, qui dénoncent un recul en arrière pour les droits des femmes acquis en Gambie et se mobilisent contre les détracteurs de la loi. La Coalition de la société civile et d’autres associations ont rappelé au gouvernement son obligation légale de protéger les droits des femmes liés à la santé. Le siège des Nations Unies au Gabon a également rappelé les effets néfastes des MGF sur leur santé physique et psychologique des victimes et confirmé son engagement dans la lutte pour l’éradication définitive de cette pratique, qui touche encore 200 millions de femmes dans le monde.
EL PAÍS,« “Un retroceso de 30 años” en Gambia: líderes religiosos y políticos quieren despenalizar la mutilación genital femenina », 20 septembre 2023.
Gainako, « Supreme Islamic Council Encourages Parliament to Repeal FGM Ban », 14 septembre 2023.
The Voice Gambia, « UN On Protecting The Rights Of Girls And Women From Female Genital Mutilation (FGM) », 20 septembre 2023.
FRANCE
160 000 enfants par an sont victimes de violences sexuelles selon la CIIVISE.
Dans un nouveau rapport publié jeudi 21 septembre qui analyse des milliers de témoignages, la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants alerte sur le manque de protection des enfants victimes et le déni de la société face à l’inceste.
Il y a trois ans, la publication du livre de Camille Kouchner et le mouvement #MeTooInceste qui s’en est suivi ont constitué un premier électrochoc dans la société française autour de l’inceste, permettant le début de la libération de la parole. Dans ce contexte, Emmanuel Macron a annoncé début 2021 la création de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE), présidée par le juge des enfants Edouard Durand et la directrice de l’association Docteur Bru Nathalie Mathieu. Ces missions principales sont le recueillement de la parole des victimes et la recommandation de politiques publiques pour lutter contre les violences sexuelles sur les enfants, afin de mieux protéger les victimes et mieux sanctionner les agresseur·ses. La Commission a ainsi lancé son appel à témoignages dans le but de mieux comprendre les violences sexuelles et l’inceste, en étudiant leur ampleur et leurs méchanismes, pour pouvoir ensuite mieux les prévenir, en sensibilisant la société. Dans son nouveau rapport, intitulé « Vous n’êtes plus seul·es. On vous croit », la CIIVISE analyse les témoignages qu’elle a recueilli pendant deux ans, du 21 septembre 2021 au 21 septembre 2023. Au total, 26 949 se sont confiées à la Commission, par téléphone, courrier ou sur son site internet. Des centaines de témoignages ont également été recueillis lors de réunions publiques organisées dans plusieurs villes françaises, dont une a eu lieu ce jeudi à Paris. L’ampleur de cet appel à témoignage et du nombre de réponses reçues reflète l’ampleur de ce fléau encore tabou en France : selon la CIIVISE, 160 000 enfants seraient victimes de violences sexuelles tous les ans.
Les chiffres dévoilés dans ce nouveau rapport sont alarmants. Le premier constat de la CIIVISE est que, dans la plupart des cas, l’enfant est cru mais pas protégé. Bien que 70% des enfants qui dénoncent ces violences sont crus, seulement 45% sont mis en sécurité et orientés vers des professionel·les, ce qui signifie que dans plus de la moitié des situations, les violences continuent. Dans 27% des cas, le ou la confident·e demande même à l’enfant de ne pas en parler, voire rejette la faute sur lui (22%). Cela est en partie du au caractère familial de l’inceste : dans près de la moitié des situations, les violences sexuelles sont commises au su des autres membres de la famille. Ces comportements ont pourtant de graves conséquences sur la victime, qui sont plus susceptibles de développer des addictions ou autres troubles de santé. A titre d’exemple, 40% des victimes souffrent d’addiction (médicaments, drogues ou alcool) lorsqu’elles n’ont pas été protégées, contre seulement 10% quand elles le sont. Au total, selon le rapport, une minorité de victimes (8%) bénéficient d’un « soutien social positif » et sont protégées convenablement.
Du côté de la justice, seule 1 victime sur 5 porte plainte. Le co-président Edouard Durand rappelle que « seulement 3 % des plaintes pour viols sur mineurs donnent lieu à la condamnation du mis en cause ». A ce titre, le rapport de la CIIVISE alerte sur le manque de protection des confident·es et protecteur·ices de l’enfant, qui sont très souvent leurs mères. La commission dénonce les situations paradoxales auxquelles sont confrontées les mères, qui sont souvent critiquées pour leur « négligence » ou « complicité » mais parfois accusées de « mensonges » et de « manipulation » quand elles saisissent la justice. Le risque bien réel de perdre la garde de leur enfant au profit de leur ex-conjoint accusé d’inceste les empêche, la plupart du temps, de porter plainte.
Le rapport insiste également sur les manquements de l’accompagnement des victimes. Il cite notamment le manque de formation des professionel·les, dont la majorité ne croit pas les enfants et ne portent pas plainte, la rareté des soins spécialisés du psychotraumatisme et le mauvais traitement judiciaire des affaires, qui renforce l’impunité dont bénéficient les agresseur·ses. Le rapport conclut en argumentant que les violences incestueuses n’engagent pas seulement la victime et l’agresseur·se, et qu’il y a toujours un tiers, que ce soit « une personne proche de l’enfant, d’une institution ou de la société tout entière », dont le positionnement est primordial. Edouard Durand rappelle en outre que l’inceste ne doit pas être considérée comme une affaire privée, mais comme un « problème collectif, d’ordre public, de santé publique ».
Les travaux de la CIIVISE sont donc primordiaux, dans une société où 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles et d’inceste tous les ans. Pourtant, l’incertitude plane sur son maintien au-delà de 2023. En effet, la commission risque de ne pas être reconduite après les arbitrages de novembre. De nombreuses associations et personnalités publiques se mobilisent pour réclamer le maintien de l’organisme.
Retrouvez le communiqué de presse signé par la CLEF : cliquez ici.
Le Parisien, « Violences sexuelles sur enfants : 27 000 témoignages recueillis par la Ciivise, 160 000 victimes par an », 21 septembre 2023.
France Info, « Inceste : seules 8% des victimes ont été crues et protégées lorsqu’elles ont révélé les faits, révèle un rapport de la Ciivise », 21 septembre 2023.
CIIVISE, « Vous n’êtes plus seul·es. On vous croit« , 21 septembre 2023.
POLOGNE
Nouvel outil des autorités dans la campagne de répression de l’IVG.
Des scientifiques ont créé des tests de laboratoire permettant de détecter l’utilisation de pilules abortives. Un nouvel outil pour entraver l’accès à l’IVG des polonaises, dans un pays qui possède l’une des législations les plus restrictives d’Europe.
Le dispositif mis au point par des scientifiques permet d’identifier la mifépristone et du misoprostol, deux produits utilisés dans le cadre des avortements médicamenteux. Le processus, qui a été détaillé par les chercheurs dans des articles scientifiques de la revue Molecules, serait une « méthode rapide, sensible et fiable » permettant de repérer la présence de mifépristone dans le sang de la femme enceinte. Les scientifiques ont expliqué avoir développé ce test car la vente de pilules abortives sur le marché noir pourrait représenter une menace pour la santé publique. Plus dangereux encore, il a été révélé que le projet de recherche ayant abouti à la création de ces tests a été commandé et financé par l’Etat en 2022. Récemment, le bureau du procureur de Wroclaw a confirmé au journal New York Times que les autorités polonaises s’étaient déjà servies de ces tests dans quelques situations où il existait des « doutes » sur l’issue d’une grossesse.
Ce nouveau dispositif vient accentuer le climat de peur installé par le gouvernement polonais pour dissuader les femmes d’avorter. L’Etat, ouvertement opposé à l’IVG, possède en effet l’une des législations les plus restrictives d’Europe en matière d’avortement. En 2020, un arrêt de la Cour constitutionnelle polonaise a mis fin à l’avortement légal dans le pays, dont l’accès est désormais très restreint. L’IVG n’est encore possible que dans trois conditions, en cas de viol, d’inceste ou de mise en danger de la vie de la mère. Les femmes voulant mettre fin à leur grossesse s’étaient depuis tournées vers l’alternative des pilules abortives, indécelables, qu’elles se procuraient par des réseaux pro-choix informels. C’est désormais impossible. Mais ces nouveaux tests de laboratoire ne sont que le dernier outil mis en place par les autorités pour renforcer la surveillance des femmes enceintes, dans une situation qui paraît de plus en plus dystopique, que l’organisation Human Rights Watch qualifie de « chasse aux sorcières ». Ainsi, depuis juin 2022, le gouvernement a mis en place un registre numérique des grossesses qui permet de recenser toutes les femmes enceintes du pays et de suivre leur grossesse. Les autorités s’appuient aussi sur les institutions judiciaires dans leur combat, qui n’hésitent pas à poursuivre et condamner toute personne ayant pratiqué une IVG. C’est le cas de la fondatrice de l’organisation Abortion Dream Team, Justyna Wydrzyńska, qui a été condamnée en mars 2023 à huit mois de travaux d’intérêt général après avoir contribué à un avortement clandestin. Une autre femme a également été poursuivie en justice après que les forces de l’ordre ait retrouvé des preuves de son avortement…dans les égouts.
La situation alarmante en Pologne a été adressée mardi 19 septembre lors d’une séance de la Commission des droits des femmes (FEMM) du Parlement européen. Des Eurodéputé·es et expert·es en santé ont demandé la garantie du droit à l’IVG dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, argumentant que la santé sexuelle et reproductive est un droit fondamental. A l’heure actuelle, chaque pays dispose de sa propre législation autour de l’avortement. Plusieurs pays, dont la Pologne, la Hongrie et Malte interdisent l’accès à l’IVG sous quasiment toutes les conditions. Les parlementaires de la commission FEMM ont donc appelé la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne à adopter une norme commune à tous les pays, afin que l’accès à l’IVG soit regardé comme un sujet de santé et non pas selon les différentes idéologies des partis au pouvoir.
New York Times, « In Poland, Testing Women for Abortion Drugs Is a Reality. It Could Happen Here. », 14 septembre 2023.
Slate, « Un test permet de savoir si vous avez subi une IVG médicamenteuse », 15 septembre 2023.
Euractiv, « Médecins et députés européens exigent un accès plus sûr à l’IVG dans l’UE », 20 septembre 2023.
L’ancienne fondatrice et capitaine de l’équipe de foot féminin d’Afghanistan se bat aujourd’hui pour que la FIFA laisse les joueuses afghanes représenter leur pays.
Khalida Popal s’est battue toute sa vie pour le football, qu’elle considère comme un moyen d’émancipation pour les femmes en Afghanistan : d’abord pour pouvoir y jouer, puis pour monter une équipe nationale, et maintenant pour que les afghanes puissent continuer à représenter leur pays dans les compétitions internationales.
Depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en 2021, les afghanes sont en effet interdites de pratiquer un sport. Depuis le Danemark, où elle est exilée, Khalida Popal a aidé les sportives à fuir le pays, parmi 300 autres personnes. Aujourd’hui, la Fédération afghane de football prétend que l’équipe féminine de foot n’existe pas, empêchant ainsi la FIFA de reconnaître la sélection. L’ancienne capitaine de l’équipe nationale et ancienne dirigeante du comité afghan de football féminin continue donc son combat auprès des instances dirigeantes du sport pour défendre l’équipe nationale, qu’elle a contribué à fonder en 2007.
Elle est également très engagée aux côtés des femmes réfugiées. Elle a créé l’association Girl Power, qui accompagne les femmes issues de communautés minoritaires grâce à la pratique du sport, véritable outil émancipateur. En parallèle, l’ancienne joueuse est ambassadrice de l’organisation Street Child World Cup, qui permet aux enfants vivant dans la rue de participer à des événements sportifs.
Événement – Le festival de cinéma Women Make Waves International
A l’occasion de son 30ème anniversaire, le festival taïwanais de films de femmes s’exporte en France pour la première fois.
Du 19 septembre au 8 octobre, le Forum des images, à Paris, accueillera pour la première fois le festival Women Make Waves, renommé « Les femmes de Taïwan font des vagues », qui met à l’honneur le septième art au féminin.
Créé en 1993 par des réalisatrices et universitaires de Taïwan, le festival Women Makes Wave déniche et présente, depuis 30 ans, des talents du cinéma féminin taïwanais. En tant que plus grand festival de films de femmes en Asie, l’événement promeut l’égalité femmes-hommes par le biais du cinéma.
Le festival célèbre ses 30 ans avec 30 films, classés cette année en trois catégories : « Histoire et histoires de Taïwan. Populations autochtones », « Portraits de femmes. Parité et mixité » et « Migrations et récits ». Les œuvres abordent un large éventail de sujets, tels que les rapports de domination, l’émancipation, ou encore la représentation des femmes, à travers un regard entièrement féminin.
Plusieurs réalisatrices taïwanaises, telle que Laha Mebow, seront présentes en tant qu’invitées d’honneur. Le festival organise également des tables rondes et des ateliers, ainsi qu’une exposition sur le mouvement féministe à Taïwan.
Retrouvez la programmation complète : cliquez ici.