Récap Mardi de la CLEF #34 : Edition Jeux Olympiques : Pour des JO sans violences sexistes et sexuelles !

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Récap Mardi de la CLEF #34 : Edition Jeux Olympiques : Pour des JO sans violences sexistes et sexuelles !

 

 

Mardi 4 juin, la CLEF a eu le plaisir de recevoir Angélique Cauchy, ancienne joueuse de tennis professionnelle, conférencière sur les violences sexuelles dans le sport et co-fondatrice de l’association Rebond qui lutte contre les violences sexuelles sur mineur·es dans le milieu sportif. Nous avons également reçu Elisabeth Richard, directrice des relations avec la Société Civile chez Engie, partenaire financier de l’association Rebond ; Annie Sugier, membre de la Ligue du droit international des femmes ; Catherine Chadefaud, Historienne et membre de l’association Réussir l’Égalité Femmes-Hommes ; et Céline Thiebault-Martinez, présidente de la CLEF, qui a modéré nos échanges et discussions. 

À l’occasion de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris dans quelques semaines, nous avons souhaité discuter  des violences sexistes sexuelles dans le sport, et de la manière dont le sport pourrait au contraire devenir un vecteur d’égalité entre les sexes.

Catherine Chadefaud a commencé par nous dresser le portrait d’Alice Millat, pionnière du sport féminin et militante pour la participation des femmes aux Jeux Olympiques. A l’époque de la création des Jeux, Pierre de Coubertin, qui voulait dans les années 1890’ faire revivre les Jeux grecs afin de maintenir la paix en Europe, avait exclu complètement les femmes. Alice Millat s’est battue pour qu’elles puissent avoir leur place, qu’elles puissent participer à tous les sports et que leurs performances soient aussi reconnues que celles des hommes. Aujourd’hui, alors que nous arrivons enfin à une parité parfaite entre athlètes féminines et athlètes masculins, plus de cent ans après les premiers Jeux olympiques, nous pouvons célébrer la figure d’Alice Millat et de tant d’autres féministes avant nous qui se sont battues pour voir ce jour arriver.

Annie Sugier a pris la parole pour la suite pour expliquer l’initiative de son association qui se bat pour la reconnaissance d’un “apartheid sexuel”. En effet, dans les années 1960’, l’Afrique du Sud avait été exclue des Jeux olympiques, et ce jusqu’en 1992, parce qu’elle pratiquait l’apartheid. Le CIO, le Comité International Olympique avait décrété que ces politiques racistes ne pouvaient être en accord avec les principes olympiques de respect et d’égalité entre les hommes. En effet, entre les hommes ! Et les femmes ? Quand est-il des pays qui discriminent les femmes parce qu’elles sont des femmes ? Qui les privent de leurs droits les plus fondamentaux ? Qui leur refusent le droit d’étudier, de travailler, de se déplacer ? Qui leur interdisent la pratique du sport, ou la conditionnent au port d’une tenue spécifique qui contraint leurs mouvements ? Annie Sugier milite pour demander au CIO d’appliquer sa charte qui établit que les pays doivent garantir l’égalité entre les êtres humains, et d’exclure des Jeux l’Iran et l’Afghanistan qui discriminent les femmes en raison de leur sexe.

Nous avons ensuite entendu Elisabeth Richard qui travaille chez Engie en tant que directrice des relations avec la société civile. Elle nous a exposé sa stratégie pour lutter contre les violences sexuelles dans le sport en profitant de l’influence d’Engie. En effet, Engie est partenaire de quatorze open de tennis féminin et de Roland Garros et la stratégie d’Elisabeth Richard est d’imposer dans le sponsoring des clubs ou des événements, des activités de sensibilisation ou des formations contre les VSS à leurs partenaires. Il s’agit pour elle d’une manière de toucher une audience plus importante et de sensibiliser les clubs, les entraîneur·es et le personnel à savoir réagir en cas de violences ou de suspicion de violences.

Angélique Cauchy nous a ensuite présenté son association Rebond qui lutte justement contre les VSS que subissent les mineur·es dans le milieu sportif. Elle nous a expliqué qu’elle travaillait justement aux côtés d’Engie et d’Elisabeth Richard pour dispenser des formations sur les VSS et faire de la sensibilisation. Angélique Cauchy nous a également livré son précieux témoignage sur les violences qu’elle a subi de la part de son entraîneur. Ces récits sur les violences physiques sur mineur·es sont bouleversants et ils nous rappellent pourquoi nous nous mobilisons au quotidien. Angélique Cauchy n’avait que douze ans lorsque son entraîneur a abusé d’elle. Elle a mis deux ans à trouver en elle le courage de s’en détacher et des années à avoir la force de porter plainte. Aujourd’hui, elle encourage chaque victime à oser prendre la parole pour dénoncer les actes de violences.

La CLEF était fière de recevoir Mardi ces quatre femmes extraordinaires qui se battent quotidiennement pour défendre les victimes de violences sexistes et sexuelles.

Nous vous invitons Mardi 2 juillet, à notre prochain Mardi de la CLEF qui portera sur l’inscription de l’IVG dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

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