Revue de presse féministe & internationale du 2 au 8 mars

Revue de presse féministe & internationale du 24 février au 1er mars
1 mars 2024
Revue de presse féministe & internationale du 9 au 15 mars
15 mars 2024
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15 mars 2024

Revue de presse féministe & internationale du 2 au 8 mars


FRANCE

L’IVG constitutionnalisée.

Lundi 4 mars à 18h30, le Congrès a voté : la France est officiellement le premier pays du monde à faire du droit des femmes un droit fondamental en inscrivant l’IVG dans le texte juridique le plus élevé dans la hiérarchie des normes, la Constitution.

Nous avons beaucoup entendu que l’entrée de l’IVG dans la Constitution, dans les conditions qui ont été déterminées en grande partie par le Sénat, n’aurait qu’une valeur symbolique, sans véritable impact sur le réel. Certes, la fermeture des espaces de soins, la réduction des moyens financiers, l’impossibilité pour les sages-femmes d’effectuer des IVG instrumentales, ne sont que des entraves à la pratique de l’avortement et des freins aux droits des femmes à disposer de leur corps. Certes, le projet de loi initialement proposé par les députés France Insoumise défendait un « droit » à l’avortement et non seulement une « liberté », telle qu’ont préféré l’inscrire les sénateur.rices.

Pourtant, cette victoire est entière. Elle est l’aboutissement, la consécration du combat des femmes à pouvoir disposer d’elles-mêmes, de ce combat qui avait commencé au lendemain de l’adoption du droit à l’IVG, le 17 janvier 1975 après le discours de Simone de Veil à l’Assemblée nationale.

Dans un premier temps, il ne faudrait pas considérer qu’il s’agit là uniquement de l’adoption d’un symbole, d’une fioriture ornementale sans impact concret sur le réel. En effet, le matin même du 4 mars, juste avant le Congrès à Versailles, Aurore Bergé, Ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes et de la Lutte contre les discriminations, a déclaré que le décret autorisant la pratique des IVG instrumentales par les sages-femmes, – actuellement trop restrictif pour permettre de véritablement libéraliser l’avortement, sera revu et assoupli. L’inscription de l’IVG dans la Constitution a des conséquences concrètes, et d’une certaine façon elle engage et oblige l’Etat et ses institutions.

Dans un deuxième temps, il nous semble important de revenir sur la charge symbolique de cette inscription. En effet, les discours sceptiques affirmant que cette réforme constitutionnelle n’est qu’un symbole qui ne résout en rien les problèmes d’accès à l’IVG et dont s’empare déjà le gouvernement qui se gargarise de la communication et du féminisme washing qu’il va pouvoir en tirer, oublient néanmoins l’importance et la portée sociale du symbolique en tant que tel. Nous nous accordons sur l’instrumentalisation politique de cette réforme constitutionnelle qui masque un désintérêt à peine dissimulé pour la cause des femmes – puisque, rappelons-le, en même temps que le gouvernement fait inscrire l’IVG dans la Constitution, il coupe 7 millions d’euros du budget du Ministère de l’Egalité, soit 10% de son budget annuel.

Néanmoins, il ne faudrait pas occulter la force du symbole et de la symbolique. Le symbole n’est pas hermétiquement extérieur au monde et sans prise sur le réel, au contraire, non seulement il lui est intimement lié de fait, mais en plus il le conditionne. L’ordre social repose sur des symboles, sur des hiérarchies établies de longue date, et c’est contre cet ordre que luttent les féministes. Or, pour lutter, il faut substituer à cet ordre aux symboles patriarcaux, d’autres symboles de tolérance, d’humanité et d’égalité qui sont les maîtres mots du féminisme. Le combat féministe se mène aussi dans la sphère symbolique.

La victoire n’est pas seulement d’avoir inscrit le terme IVG noir sur blanc dans la Constitution, ni seulement qu’elle en garantisse désormais la liberté, la véritable victoire est celle du triomphe des valeurs féministes et de leur infusion dans toute la société. Et ce triomphe est le résultat de la pression exercée par les associations féministes, et par l’ensemble de la société, sur une institution traditionnellement conservatrice et, dans un premier temps, opposée fermement à la réforme constitutionnelle. La véritable victoire c’est que les revendications des féministes pour les droits des femmes se soient diffusées aussi largement et aient convaincu toute la société, qui était favorable à 81% à l’inscription de l’IVG dans la Constitution (sondage IFOP) ! La véritable victoire est que les mobilisations et le travail acharné des féministes ait eu un tel échos, un tel retentissement que la Constitution, c’est-à-dire le texte non seulement le plus sacré en termes de symbole, mais également le plus haut dans la hiérarchie des normes, en soit modifié pour accueillir en son sein le droit des femmes à disposer de leur corps, soit l’égalité entre les sexes.

Inscrire l’IVG dans la Constitution c’est consacrer le droit des femmes à disposer de leur corps comme un droit fondamental. Ce n’est pas une victoire symbolique, c’est la victoire des symboles.

Et grâce aux mobilisations citoyennes féministes, partout en Europe, nous allons faire du droit à l’avortement un droit européen, pour que toutes les femmes qui souffrent aujourd’hui en Pologne, en Hongrie, en Italie puissent y avoir recours.

 

 


 

ÉTATS-UNIS

DignifAI, l’intelligence artificielle qui habille les femmes sur internet.

Le logiciel DignifAI est la dernière invention des masculinistes et des conservateurs aux valeurs réactionnaires. Les femmes s’exposant sur les réseaux sociaux ne seraient plus « dignes », et les internautes les rhabillent donc avec un discours mêlant indignation, instrumentalisation et sexualisation.

On a beaucoup vu ces derniers temps l’utilisation massive d’intelligences artificielles déshabillant les femmes sur internet pour créer de fausses images pornographiques. De nombreuses femmes publiques en ont été victimes, nous en avons parlé précédemment, qu’il s’agisse de Taylor Swift, d’Emma Watson ou de femmes politiques. Déshabiller virtuellement des femmes sans leur consentement porte atteinte à leur intégrité et à leur droit à l’image, il s’agit d’un phénomène patriarcal humiliant et rabaissant et contre lequel il faut lutter fermement en mettant en place une juridiction sévère sur le sujet, pour l’instant inexistante.

Aujourd’hui, sur le même schéma, une autre tendance a vu le jour : celle, grâce aux intelligences artificielles, d’habiller les images de femmes sur internet. C’est le phénomène DignifAI. Le site internet permet de générer des images et de modifier des images existantes en ajoutant un vêtement ou en le modifiant. Alors, pourquoi ça pose problème puisqu’il ne s’agit pas de produire du contenu pornographique comme dans le cas contraire, ni d’humilier ou de rabaisser les femmes ? Et bien enfaite si ! C’est toujours la consécration d’idéaux masculinistes qui assimilent les femmes à des objets.

C’est la même logique patriarcale et paternaliste qui va habiller les femmes comme les hommes le veulent, sans laisser aux femmes la possibilité de décider par elles-mêmes. Si Taylor Swift choisit de ne pas s’exposer nue, c’est son choix à elle, et si une femme choisit la nudité, comme c’est le cas pour Kristen Stewart en couverture de Rolling Stone magazine, pour moquer les codes de la féminité dans une ambiance punk et rock and roll, alors ce n’est pas à DignifAI de l’habiller. L’actrice explique qu’elle voulait justement une photo hypersexualisée jouant avec les codes de genre.

Le but de cette pratique est de rendre « dignes » les femmes qui « s’exposent » sur les réseaux sociaux d’une manière qui ne convient pas aux puritains conservateurs américains. C’est extrêmement infantilisant, paternaliste et humiliant car c’est concrètement ne pas laisser aux femmes la possibilité de décider pour elles-mêmes, c’est les relayer à un statut inférieur de personnes incapables de prendre des décisions. Le but est ouvertement annoncé : « purifier » les femmes de leurs tenues jugées trop sexuelles, de leurs tatouages et de leurs piercings. Ça revient à faire des hommes, les seuls juges de la « dignité » des femmes.

En soit le message est clair bien que complètement antithétique : le véritable danger pour les femmes c’est elles-mêmes et leur capacité à faire des choix, et c’est donc aux hommes de décider pour elles afin de les sauver.

 

 

Libération, « DignifAI, l’intelligence artificielle réac qui rhabille les femmes jugées trop peu vêtues », 23 février 2024.

 

FRANCE

La prise en compte de la parentalité dans l’organisation des Jeux Olympiques.

Le 26 février, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ainsi que le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) ont publié conjointement un communiqué de presse pour informer des modalités prévues pour prendre en compte au mieux la parentalité des sportif·ves dans l’organisation des Jeux Olympiques. Il s’agit là d’un dispositif inédit.

Les règles sont dictées par le Comité International Olympique (CIO) et le Comité International Paralympique (CIP), mais malgré celles-ci les deux comités nationaux français ont essayé de mettre en place des mesures pour les athlètes parents. Une des premières règles établit que ne peuvent résider dans le village olympique que des athlètes ainsi que leur staff, ce qui rend impossible la présence des enfants, même s’ils·elles sont en bas âges ou qu’ils·elles sont encore allaité·es.

Pour les athlètes qui allaitent, un espace dédié a donc été établi à l’hôtel Pleyel qui est situé à proximité du village olympique. Il y aura également la possibilité pour les athlètes le souhaitant de réserver des chambres afin de dormir avec leur enfant. Un espace de convivialité a également été imaginé afin de recevoir les parents et enfants des athlètes durant la journée. Ce dispositif sera ouvert pour toute la durée des Jeux.

Des exceptions additionnelles sont prévues pour les athlètes paralympiques. Ceux ayant des enfants de moins d’un an pourront profiter de deux guest pass par jour offrant un accès au village jusqu’à 21h. Ceux ayant des enfants de moins de trois ans pourront être hébergés hors du village olympique s’ils désirent rester avec leur enfant et qu’ils en formulent la demande en expliquant les besoins spécifiques de l’enfant (handicap, allaitement, …). Les demandes seront étudiées au cas par cas.

Le communiqué explique que « ces dispositifs sont une première dans l’histoire de l’Équipe de France et ont pour vocation de perdurer pour les prochaines éditions des Jeux Olympiques et Paralympiques ».

Pourtant, ce dispositif plus humain et progressiste ne fait pas l’unanimité. La journaliste France Pierron sur le plateau de la chaîne l’Equipe a déclaré qu’il s’agissait là d’un « caprice ». Elle explique que souhaiter être parent en tant qu’athlète c’est devoir accepter de faire des sacrifices, que se sont aux sportif·ves de s’arranger et non aux comités d’adapter les modalités d’exercice de leur pratique.

Beaucoup d’athlètes, et notamment des femmes, ont répondu à France Pierron sur les réseaux sociaux. Certaines ont exprimé leur incompréhension au regard de sa réaction face à l’évolution de la pratique sportive et de ses conditions d’exercice, se demandant pourquoi il était attendu des femmes sportives qu’elles renoncent à leur vie personnelle et qu’elles sacrifient leur vie de famille, voire qu’elles renoncent à en avoir, pour le sport. Leur incompréhension est d’autant plus légitime que les évolutions et les aménagements sont minimes au regard de ce qu’ils permettent.

En effet, d’autres femmes athlètes ont souligné que ces aménagements étaient bénéfiques pour la pratique sportive elle-même puisqu’ils permettaient aux femmes de continuer d’exercer et de ne pas quitter leur équipe en raison de l’incapacité de concilier les deux. Isabelle Yacoubou, basketteuse française tout juste retraitée, a même répondu sur X : « Ancienne internationale, si j’avais eu ces aménagements j’aurais peut-être continuer à porter de maillot 🇫🇷 ».

 

 

 

Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), « Communiqué de presse », 26 février 2024.
Les Nouvelles News, « Jeux Olympiques : l’accueil des enfants des athlètes fait polémique », 29 février 2024.

 

GHANA

La criminalisation de la défense des droits des personnes LGBTQIA+.

Le 28 février, les députés du Parlement ghanéen ont voté favorablement à l’adoption d’une législation condamnant à 3 ans à 10 ans de prison toute personne s’identifiant comme appartenant à la communauté LGBTQIA+. Ce texte n’a pas encore été ratifié par le président Nana Akufo-Addo, mais on s’attend à ce que cela soit effectif dans les prochaines semaines.

Le 28 février, les députés du Parlement ghanéen ont voté favorablement à l’adoption d’une législation condamnant à 3 ans à 10 ans de prison toute personne s’identifiant comme appartenant à la communauté LGBT+. Ce texte n’a pas encore été ratifié par le président Nana Akufo-Addo, mais on s’attend à ce que cela soit effectif dans les prochaines semaines.

Le texte proposé au vote proposait que toute personne s’identifiant comme membre de la communauté LGBT+ soit puni de trois ans de prison, que toute personne faisant « la promotion, le parrainage ou le soutien délibérés d’activités LGBT + » soit puni de cinq ans de prison, et que toute personne coupable de « campagne LGBT+ » soit puni de dix ans de prison. Le texte a été voté à l’unanimité par les 275 députés, ce qui explique le peu d’espoir que nous ayons concernant la ratification par le président.

Cette décision inquiète beaucoup parmi la société civile qui était fermement opposée à l’adoption de cette loi, notamment en raison des délations encouragées explicitement. L’activiste Chris Atadika déclare que : 

« [C]ette loi va aussi encourager les gens à s’inventer un talent pour détecter les personnes LGBT + et les dénoncer. Amis gays, fuyez le pays ! »

La situation est très inquiétante et malheureusement ce recul significatif des droits des personnes LGBT+ n’est pas singulier en Afrique de l’Ouest. Amnesty International a publié en début d’année un rapport sur la recrudescence des lois discriminatoires à l’encontre des personnes LGBT+ en Afrique. Elle se base pour écrire cette étude sur 12 pays africains et l’évolution de leur système juridique. Elle établit que les lois sont utilisées comme des instruments d’oppression :

“[L]aws were egregiously employed to persecute and marginalize members of the LGBTI community, highlighting a distressing trend of legal mechanisms being used as instruments of oppression”.

 « Les lois ont été utilisées de manière flagrante pour persécuter et marginaliser les membres de la communauté LGBTI, mettant en évidence une tendance inquiétante selon laquelle les mécanismes juridiques sont utilisés comme instruments d’oppression ».

Par exemple, au Malawi, il y a une législation discriminatoire et des violations des droits des personnes LGBT+, ce qui engendre en plus de la discrimination exercée par le système législatif, du harcèlement moral quotidien. En Zambie, Amnesty International a observé une augmentation significative de l’homophobie ce qui crée une situation difficile pour la communauté LGBT+. Au Kenya, un député a proposé un projet de loi pour interdire les relations sexuelles entre personnes de même sexe, le mariage entre personnes de même sexe soit une négation totale des libertés fondamentales. L’Ouganda a même voté l’année dernière un texte de loi pouvant punir l’homosexualité d’une peine de mort.

 

 

 

Le Monde, « Au Ghana, le Parlement durcit la loi contre les homosexuels », 29 février 2024.
Amnesty International, « Africa : barrage of discriminatory laws stoking hate against LGBTI », 9 janvier 2024.

Les féminismes : une histoire mondiale, 19ème- 20ème siècles.

Cette semaine nous vous conseillons l’ouvrage Les féminismes. Une histoire mondiale. 19ème– 20ème siècles. Le livre est paru le 6 mars 2024 et il est désormais disponible dans vos librairies !

Ce livre aux multiples regards traverse deux siècles de luttes féministes, il propose 100 récits de combats et est illustré de 300 images d’archives. C’est un travail scientifique colossal qui a été encadré par Yannick Ripa et Françoise Thébaud. Il aborde quatre phases différentes dans quatre chapitres différents : d’abord les surgissements féministes de 1789 à 1870 ; l’organisation du féminisme à l’échelle nationale et internationale de 1870 à 1920 ; la mondialisation du féminisme de 1920 à 1970 ; et enfin le militantisme pour la liberté des femmes de 1970 aux années 2000.

Ce projet ambitieux et important nous permet de préciser nos connaissances sur le féminisme qui restent souvent cantonnées aux figures occidentales et contemporaines. Nous connaissons Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi, mais ce livre est l’occasion de découvrir plein d’autres portraits de femmes au combat féministe que l’histoire oublie trop souvent. Pour n’en citer que deux, il développe par exemple le parcours et le combat de l’Indienne Savitribai Phule se bat pour que les filles puissent accéder à l’éducation au XIXème siècle, et celui de la Kenyane Wangari Maathai qui, en 1977, met en place un effort d’envergure national de plantation d’arbres pour protéger les femmes rurales qui sont victimes de la dégradation de l’environnement.

 


FACE AUX ATTAQUES DU GOUVERNEMENT, DES DROITES ET EXTRÊMES DROITES, PARTOUT LES FEMMES RESISTENT !

Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin obtenir l’égalité.

 

Solidarité avec les femmes du monde entier !

Le 8 mars, nous serons en grève en solidarité avec nos sœurs confrontées aux guerres qui sévissent dans le monde.

En solidarité avec celles qui font face à des bombardements massifs, à l’exode, sont victimes de viols de guerre, peinent à nourrir leur famille et elles-mêmes.

En solidarité avec toutes celles qui se défendent farouchement pour recouvrer leur liberté et leurs droits.

NON à la réaction, NON à l’extrême droite

Les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, la LGBTQIAphobie, remportent des succès électoraux partout dans le monde, se banalisent. En France, le gouvernement et la droite en reprennent à leur compte.

La loi immigration votée en décembre dernier en est un exemple. Même si un tiers des dispositions, comme celles instituant la préférence nationale ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, cette loi raciste s’attaque au droit d’asile et à tou·te·s les sans papiers.

>> Nous réclamons l’abrogation de la loi immigration et la régularisation de tou·te·s les sans-papiers.

Nous voulons vivre et pas survivre !

Les inégalités salariales, les bas salaires et désormais l’inflation dégradent les conditions de vie. Les femmes représentent 62% des personnes payées au SMIC et 70% des bénéficiaires des banques alimentaires. Plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. 300 000 personnes dont 3000 enfants vivent dans la rue. Certaines en meurent.

>> Nous demandons la hausse des salaires, la revalorisation des minimas sociaux, la construction massive de logements sociaux.

Du travail et des salaires décents

Les femmes, notamment les mères isolées, sont particulièrement impactées par la vie chère, elles occupent des emplois mal rémunérés, sont souvent percutées par la précarité et le temps partiel imposé et touchent un salaire en moyenne 1⁄4 inférieur à celui des hommes. Les femmes, dont les retraites sont 40% inférieures à celles des hommes, sont encore plus impactées par la dernière réforme.

>> Nous réclamons l’abrogation de la réforme Macron des retraites, des lois qui pénalisent les chômeurs·euses et les bénéficiaires du RSA. Nous réclamons la revalorisation des métiers féminisés (éducation, soin, nettoyage…), l’égalité salariale, l’interdiction du temps partiel imposé, la transformation des CDD en CDI. Nous voulons la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.

Des services publics au service de nos besoins

L’idéologie libérale vise à casser et à privatiser les services publics : hôpital, école, EHPAD, logement. Ce sont les femmes qui compensent cette carence auprès des enfants comme des plus âgé·e·s, des malades, au détriment de leur carrière, de leur autonomie financière, de leur santé.

Elles assument la grande majorité des tâches domestiques et d’éducation des enfants. Elles portent une charge mentale les obligeant à devoir constamment tout planifier.

>> Nous voulons des services publics de qualité et réclamons la création de services publics de la petite enfance et de la perte d’autonomie. Nous voulons du temps pour vivre, un partage égal des tâches, une réduction du temps de travail pour toutes et tous.

Notre corps nous appartient

Le droit à l’avortement est un droit fondamental

Nous réclamons la réouverture de tous les centres d’interruption volontaires de grossesse fermés. Nous voulons inscrire dans la Constitution le droit à l’avortement de façon réellement protectrice.

Macron appelle à un “réarmement démographique », aux relents pétainistes et natalistes, comme si le désir d’enfant dépendait de l’injonction politique et nous prépare un congé de naissance tout en pointant du doigt des parents «défaillants».

LGBTQIA, nous voulons pouvoir faire nos choix de vie, vivre librement notre orientation sexuelle, nos identités.

Handicapées, nous subissons toutes les violences. Nous sommes privées de nos droits à l’autonomie, à l’éducation, à l’emploi, aux soins, et à la procréation. Nous voulons notre indépendance économique, l’accessibilité universelle à l’ensemble de l’espace public et à tous les lieux et bâtiments.

Stop aux violences sexistes et sexuelles

#MeToo est partout, dans tous les milieux. L’impunité persiste, 1% des viols sont condamnés. Macron se permet d’ apporter son soutien à Depardieu, mis en examen pour viol et se porte ainsi garant de tout un schéma d’oppression. Les violences obstétricales et gynécologiques (VOG) sont systémiques et impunies. 9% des femmes se disent victimes de brutalités dans le soin selon le Haut Conseil à l’Égalité. Ce dernier insiste sur la persistance du sexisme chez les plus jeunes.

Quand 56% des victimes de violences sexuelles sont des mineur·e·s et 160 000 enfants victimes par an, Macron décapite la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants et fait silence sur les 30 000 témoignages recueillis.

Alors que la France accueillera cet été les Jeux Olympiques et Paralympiques, nous demandons la mise en place d’actions concrètes pour lutter contre toutes les violences sexistes et sexuelles, protéger les victimes et combattre les réseaux de traite prostitutionnelle et de proxénétisme

>> Nous voulons restaurer la CIIVISE dans son but initial et suivre ses recommandations. Nous réclamons trois milliards pour lutter contre les violences, l’application des lois existantes, le vote d’une loi-cadre contre les violences masculines à l’encontre des femmes, des enfants et des minorités de genre.

Éduquer à l’égalité, un enjeu majeur

Une éducation à l’égalité doit permettre aux enfants de comprendre les mécanismes de domination s’exerçant dans notre société.

Nous voulons une éducation non sexiste, la mise en place effective d’une éducation à la vie affective et sexuelle qui intègre les notions de désir et de plaisir, d’une éducation au consentement et à l’égalité.

 

Le 8 mars, nous serons en grève contre le patriarcat et ce gouvernement. Nous montrerons le rôle fondamental des femmes dans la société: quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête.

Le 8 mars : grève féministe !
Toutes dans la rue en manifestation !

 

Premières signataires :

Africa 93, Assemblée des femmes, Attac, CGT, Collectif CIVG Tenon, Collectif National pour les Droits des Femmes, Coordination des associations pour le Droit à l’avortement et la contraception, Coordination française pour le lobby européen des femmes , Diplomatie Féministe Femmes d’Avenir, les Effronté-es, Femen, Femmes contre les précarités, le chômage et les discriminations, Femmes Egalité, Femmes Solidaires, Fondation Copernic, FSU, Las Rojas, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Maison des femmes Thérèse Clerc de Montreuil, Marche Mondiale des Femmes France, Mémoire traumatique et victimologie, Mouvement des Femmes Kurdes en France-TJK-F, Mouvement du Nid, Organisation de Solidarité Trans, Osez le Féminisme, Planning Familial, Réseau féministe Ruptures, SKB ( Union des Femmes Socialistes Turquie), Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques, Union étudiante, Union nationale des étudiants de France, Union Nationale des Familles de Féminicides, Union syndicale Solidaires, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes

En soutien :

Les Écologistes, Ensemble !, France Insoumise, Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Ecosocialiste, Génération.s, Jeunes Génération.s, Jeunes socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, NPA-Nouveau Parti Anticapitaliste Jeunes, Parti Communiste Français, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Place Publique, Pour l’Ecologie Populaire et Sociale, Rejoignons-nous, Union Communiste Libertaire

 

 

Face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent !